Le statut des discontinuités
Le statut des discontinuités n’est pas facile à établir [...]. Veut-on tracer un partage ? Toute limite n’est peut-être qu’une coupure arbitraire dans un ensemble indéfiniment mobile. [...]. A-t-on le droit d’établir en deux points [...] des ruptures symétriques, pour faire apparaître entre elles un système continu et unitaire ? D’où viendrait alors qu’il se constitue, d’où viendrait ensuite qu’il s’efface et bascule ? À quel régime pourraient bien obéir à la fois son existence et sa disparition ? S’il a en lui son régime de cohérence, d’où peut venir l’élément étranger qui peut le récuser ? [...]
Qu’il suffise donc pour l’instant d’accueillir [les] discontinuités dans l’ordre empirique, à la fois évident et obscur, où elles se donnent.
Michel Foucault, Les mots et les choses, 3, 2
Publié le 16 avril 2017