Ecrire en images
Images. Elle les collecte, les accumule, inlassablement. [...] Une fois les images patiemment collectées et classées, elle démarre son jeu de montage et d’assemblage. Car c’est bien d’un jeu dont il s’agit et plus précisément d’un « jeu de hasard », plaçant et déplaçant les images jusqu’à ce que l’évidence surgisse. L’image imprimée fait ici office de ready-made Duchampien, matériau décontextualisé, hors d’usage, qu’il s’agit désormais de s’approprier pour son motif seul.
De ce montage par ricochets successifs naît une étonnante alchimie, une forme poétique autonome, alternative à notre savoir historique et qui nous emporte ailleurs.
Fragmentés, dissociés, visages et corps peuplent l’espace [...] peu à peu contaminé par une pulsation de formes qui semble animée d’une logique organique propre. Libérée de son but et de son format originels, l’image devient ici une particule en mouvement d’un nouvel ordre imaginaire en constante recomposition, infini et vertigineux. Objets de combinaisons intuitives, les images entrent en polarité pour former une œuvre animiste, postulant la beauté dans le chaos de tous les faits et gestes du monde.
— Diane Dufour à propos de Batia Suter
http://www.le-bal.fr/2018/05/batia-suter-radial-grammar
Publié le 20 juillet 2018