The darkest truth
Le courant de la phénoménologie fondé par Edmund Husserl (1859-1938), dont l’influence depuis un siècle a été majeure, oppose le monde des perceptions sensibles à celui des essences. Cette pensée est donc organisée autour de cette notion, qui, depuis Platon, constitue le cadre de la philosophie idéaliste de l’Occident : il y aurait un monde visible et humain qui serait l’antithèse d’un monde inaccessible des idées.
C’est cette notion d’essence qui permet de passer d’Husserl à la phénoménologie de la religion, dont le point commun est l’idée de transcendance – laquelle est incorruptible et éternelle, comme les essences. De ce fait, la religion est traditionnellement pensée comme une sorte de disposition innée chez l’humain.
Un univers, à la fois platonicien et gnostique, opposant un monde supérieur qui serait celui des hiérophanies – manifestations du sacré – à un monde profane d’ici-bas. Cette pensée binaire sert une opposition ontologique entre ce qui tend vers une plénitude de l’être et ce qui en est dépourvu, condamné de ce fait au statut vulgaire de la matière.
Interview Daniel Dubuisson pour Le Monde, 15/11/2020
Publié le 19 décembre 2018
Au musée / Centre Georges Pompidou Beaubourg 🇫🇷 / Paris 🇫🇷 / Scène / Sol y sombra