Ève Lomé

Journal extime

S’élever pour que la ville prenne une étrangeté de rêve

S'élever pour que la ville prenne une étrangeté de rêve

Malgré elles les villes sont des choses remarquables. Parce qu’elle ne sont pas et ne seront jamais complètement planifiées, chacune a préservé un peu de vie propre. Nous faisons de notre mieux pour les détruire, pour les contrôler, mais nous ne faisons que les transformer. Seuls les écrivains peuvent rendre justice aux villes. Seuls les écrivains peuvent saisir leur diversité, les strates multiples de temps et d’histoire qui ont contribué à les fabriquer. Les peintres sont obligés de se concentrer sur un moment particulier, mais les écrivains peuvent donner la sensation de la croissance et du déclin, de la diversité et de l’imprévisibilité des villes, peuvent communiquer le sentiment que nous ressentons toujours dans les villes qui est qu’elles échapperont toujours à toutes les tentatives de les apprivoiser et de leur donner du sens. Les écrivains sont impuissants devant la figure humaine, mais ils trouvent leur voix en réagissant aux ville.

Moo Pak, Gabriel Josipovici

Publié le 9 décembre 2015

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