Prendre pour guide la conscience de l’émoi
Au moment où la porte de la maison se referma, j’éprouvai pour la première fois de ma vie le sentiment qu’une veuve doit éprouver en rentrant du cimetière, lorsqu’elle se retrouve seule dans un monde qu’elle a elle-même construit et que, soudain, elle ne reconnaît plus. N’être chez soi nulle part. Perdre l’appétit, retarder l’heure du coucher, avoir froid tout le temps, ne plus parler, et vivre avec cette sensation d’infirmité, ce manque permanent qui vous accompagne heure après heure ou que vous soyez, quoi que vous fassiez. C’était cela.
D’après Jean-Paul Dubois, les accommodements raisonnables
Université de Salamanque
Publié le 18 juillet 2019