Libido sciendi
Le monde, dans son extrême complexité, se résume à une suite de mécanismes physiques et chimiques, impliquant des éléments concrets et identifiés, se déployant sur l’échelle de l’infiniment petit à l’infiniment grand. Sans nier l’existence de l’esprit humain mais le concevoir comme une entité à part, dont la fonction est de percevoir et de comprendre. Une sorte de spectateur spirituel, assis aux loges de l’univers.
Une vision réductrice et dépassé des rouages du cosmos bien sûr. Une vision, héritée des pragmatistes du 19e siècle, qui exclut implicitement la conscience humaine de la logique du réel.
Or, de plus en plus de scientifiques pressentent que l’esprit, aussi invisible et impalpable soit il, appartient autant à la réalité qu’une molécule ou une étoile à neutrons. Que la conscience s’insère, d’une manière encore inexpliquée, au sein de la grande chaîne du vivant, au même titre que n’importe quel élément tangible. Certains pensent même que cette conscience n’est pas une entité passive mais influence directement, au-delà des actes qu’elle peut susciter, le monde objectif, en tant que force pure.
Quand l’esprit croit, il accède déjà au pouvoir. Il est peut-être lui-même le pouvoir. Le versant humain d’une puissance que se partagent tous les éléments de l’univers.
D’après Jean-Christophe Grangé, le concile de pierre
Publié le 7 janvier 2018