Inapte à éluder son besoin d’infini dans les émois
Prise au jour le jour, l’Apocalypse peut être comique, comme par inadvertance. L’enjeu est d’importance, mais s’il pèse sur les personnages, c’est pour les obliger à des contorsions plutôt qu’à la profondeur. La virtuosité est de synchroniser le mouvement de ces deux forces inégales. La magnitude de la catastrophe et la petitesse des aspirations et des désirs font deux meules qui broient menu les vies de quelques-uns de nos contemporains. ...
On peut prendre ces fragments d’actualité pour des private jokes, mais il semble que l’énergie qui meut ces aspirations éternelles et dérisoires (l’assouvissement des pulsions, la préservation de ce qu’on aime ou révère) relève plus d’une inquiétude coléreuse que de la dérision.
Par Thomas Sotinel Le Monde 16/01/2019 à propos de Doubles vies d’Assayas et de la disparition du livre
Publié le 21 septembre 2017