Désastre ordinaire
Je revois la ville en fête et en délire
Suffoquant sous le soleil et sous la joie
Et j’entends dans la musique les cris, les rires
Qui éclatent et rebondissent autour de moi
Et perdue parmi ces gens qui me bousculent
Étourdie, désemparée, je reste là
Quand soudain, je me retourne, il se recule
Et la foule vient me jeter entre ses bras
Emportés par la foule qui nous traîne
Nous entraîne, écrasés l’un contre l’autre
Nous ne formons qu’un seul corps
Et le flot sans effort nous pousse, enchaînés l’un et l’autre
Et nous laisse tous deux épanouis, enivrés et heureux
Entraînés par la foule qui s’élance et qui danse
Une folle farandole, nos deux mains restent soudées
Et parfois soulevés nos deux corps enlacés s’envolent
Et retombent tous deux épanouis, enivrés et heureux
Et la joie éclaboussée par son sourire
Me transperce et rejaillit au fond de moi
Mais soudain je pousse un cri parmi les rires
Quand la foule vient l’arracher d’entre mes bras
Emportés par la foule qui nous traîne
Nous entraîne, nous éloigne l’un de l’autre
Je lutte et je me débats
Mais le son de ma voix s’étouffe dans les rires des autres
Et je crie de douleur, de fureur et de rage et je pleure
Et traînée par la foule qui s’élance et qui danse
Une folle farandole, je suis emportée au loin
Et je crispe mes poings, maudissant la foule qui me vole
L’homme qu’elle m’avait donné que je n’ai jamais retrouvé
La Foule est une chanson enregistrée par Édith Piaf en 1958. Les paroles sont de Michel Rivgauche et la musique d’Ángel Cabral. Il s’agit de l’adaptation de Que nadie sepa mi sufrir rendue populaire par des chanteurs argentins, et composée en 1936 par Ángel Cabral sur des paroles d’Enrique Dizeo.
Penser le futur
L’après-demain de nos rêves –
Bourgeon des bourgeons.
Publié le 2 septembre 2019
Athènes 🇬🇷 / Jardin des plantes / Perles / Sensations haptiques