Comme une chimère captive
L’adolescente voulait regarder la réalité en face, quelle qu’elle fût. D’ailleurs, une lucidité implacable s’emparait d’elle. Elle se sentait maintenant capable de démasquer, instantanément, les mensonges, les compromis des personnes qui l’entouraient. L’univers des adultes s’écroulait de son piédestal. Les hommes et les femmes qu’on lui avait toujours désignés comme des modèles lui apparaissaient comme des êtres de compromis, veules, hypocrites, insidieux. A commencer par sa mère. Sa mère n’était qu’un bloc de mensonges - et leur vie commune, une imposture.
Jean-Christophe Grangé, Le concile de pierre
Publié le 11 janvier 2019