Asphodèles égrillards
Les asphodèles sont des plantes vivaces monocotylédones qui appartiennent à la famille des Liliacées selon la classification classique de Cronquist (1981) et forment le genre Asphodelus. La plupart des espèces poussent autour du bassin méditerranéen et ont une prédilection pour les sols calcaires.
Plante dont les tiges, assemblées en gerbes, et les racines, comparées à des testicules, étaient consommées avec ses graines grillées en un plat raffiné qu’accommodent les figues, l’asphodèle a joué depuis l’Antiquité, peut-être parce que le bétail pâturant la néglige et qu’elle ne dégage pas de parfum, un rôle notoire dans la cuisine, la médecine, la magie, la mythologie, la poésie. Les tubercules et les jeunes pousses sont comestibles après cuisson. Les fruits crus ou cuits sont également comestibles, leur goût s’apparentant à celui du petit pois en plus sucré. Les graines, d’un goût rappelant celui des graines de coquelicot, ont été employées comme condiment.
Son étymologie, inexplicable en grec, laisse supposer que son nom, άσφοδελός, qui est un adjectif oxyton substantivé en paroxyton selon une règle grammaticale d’alternance des accents typiques des langues indo-européennes, a une origine égéenne, c’est-à-dire dans une langue non indo-européenne dont le mystérieux linéaire A serait l’écriture. Asphodèle est un doublet savant de l’ancien français affodil, lui-même issu du bas latin affodilus et passé par l’anglo-normand dans l’anglais moderne sous la forme daffodil[10], c’est-à-dire fleur d’affodil. Fleurs d’asphodèle, ou Pauvres filles de Sainte Claire, ne désigne cependant pas l’asphodèle mais le narcisse.
Dans l’Antiquité, l’asphodèle, appelé encore aujourd’hui poireau du diable, était souvent utilisé pour fleurir la tombe des morts, d’où la légende du Pré de l’Asphodèle, lieu des Enfers dans la mythologie grecque.
Collection privée du petit Gibus
Publié le 29 avril 2019