Ève Lomé

Journal extime

Locus de contrôle

Locus de contrôle
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Locus de contrôle

Le lieu de maîtrise se définit plus précisément comme « la tendance que les individus ont à considérer que les événements qui les affectent sont le résultat de leurs actions ou, au contraire, qu’ils sont le fait de facteurs externes sur lesquels ils n’ont que peu d’influence, par exemple la chance, le hasard, les autres, les institutions ou l’État ».

Les personnes croyant que leur performance ou leur sort dépendent surtout d’eux-mêmes ont un lieu de maîtrise dit « interne » ; celles persuadées du contraire (c’est-à-dire que l’issue est avant tout déterminée par des facteurs extérieurs, hors de leur influence) ont un lieu de maîtrise « externe ». Par exemple, un candidat échouant à un examen (comme le permis de conduire) attribuera son échec à une cause externe (examen difficile, manque de chance ou examinateur sévère) s’il a un locus de contrôle plutôt externe, mais à ses propres erreurs, son manque de travail, de concentration, etc. s’il a un lieu de maîtrise plutôt interne.

Néanmoins, le lieu de maîtrise peut être affecté par différents facteurs dont la valence affective de la situation : d’une manière générale, les échecs personnels sont perçus comme davantage dus aux circonstances extérieures tandis qu’on a tendance à adopter un lieu de maîtrise plus interne vis-à-vis de ses propres succès.

De manière générale, la culture occidentale a tendance à valoriser les individus internes, plutôt que les individus externes. C’est pourquoi, les individus voulant se montrer sous un angle favorable à autrui auront plutôt tendance à mettre en avant des explications internes (qu’il s’agisse de comportements ou renforcements, négatifs comme positifs). Les membres des groupes sociaux favorisés sont plus internes que les membres de groupes sociaux défavorisés. Ainsi, la catégorie socio-professionnelle influence fortement les résultats des sujets. En effet, l’internalité, en tant que norme dominante, est activée de façon préférentielle par les individus appartenant à des classes sociales dominantes.

On distingue divers types de lieu de maîtrise externe selon que la maîtrise des événements est attribué :

au hasard
à la chance
à la fatalité
à un autre tout-puissant

Les individus externes sont plus confiants lorsqu’ils sont confrontés à des problèmes graves comme la maladie. En effet, ceux-ci peuvent y attribuer une raison (externe) et accepter l’événement qu’ils subissent. Un individu interne cherchera probablement une cause (interne) qui sera inexistante, ce qui pourrait entraîner un état de stress et d’anxiété.

Un individu interne aura tendance à attribuer une causalité interne aux événements qu’il subira. Dans ce cas de figure-là, le sujet croit qu’il existe un lien de causalité entre son activité et sa performance. Par exemple, un sujet interne ayant eu une bonne note à un examen attribuera très facilement une cause interne à sa réussite. Ainsi, il justifiera sa réussite par ses multiples efforts. Nous parlerons alors d’un sujet ayant un « lieu de maîtrise interne ». Le sujet croit alors simplement à l’existence d’un lien entre son activité et sa performance. Les sujets internes sont plus enclins à se remettre en cause en cas de crise interpersonnelle (ou organisationnelle). De plus, ils éprouvent plus de satisfaction personnelle que les individus externes. En effet, les sujets internes ont une image d’eux-mêmes plus positive.

Les études de psychologie différentielle montrent que le lieu de maîtrise varie fortement d’un sujet à l’autre, mais est relativement stable chez une même personne au cours du temps.

Savoir lâcher la bride

Publié le 8 décembre 2020

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